Le catalogage : plus d’utilité, moins de futilité ?

Bon, le jeu de mot est pourri. J’assume…

Le débat sur l’importance du catalogage en bibliothèque n’est pas neuf. Il a été relancé récemment par un conservateur et une (future) technicienne des bibliothèques bien connus dans le petit monde des BU. Il faut lire tous les commentaires postés sous ces deux billets, qui apportent des éclairages parfois inattendus.

Pour ma part, je dirais que le catalogage n’est pas la « mission » des bibliothèques (sauf exception bien sûr), mais qu’il fait indubitablement partie de notre coeur de métier.
Autrement dit, sans catalogage, entendu au sens large (signalement et description des ressources rendues accessibles par une bibliothèque), pas de « rencontre » possible entre le public (composé d’individus aux besoins et aux profils de plus en plus variés) et les ressources offertes (elles aussi de plus en plus diversifiées).
Bien entendu, ce travail peut être mutualisé, automatisé, sous-traité, ou que sais-je encore, mais il faut que quelqu’un s’y colle à un moment ou à un autre.
Mais le fait qu’il soit de plus en plus réalisé en amont par nos prestataires (Electre ou nos fournisseurs), de manière collaborative (dans le réseau SUDOC), ou au contraire par un seul établissement dont nous récupérons les notices (la BnF), est à la fois une chance et un danger.
Une chance, car cela libère du temps pour d’autres tâches, notamment la médiation physique ou numérique des collections.
Un danger, car nous risquons de prendre moins « soin » de nos données. Et sans vouloir reprendre cet horrible mot de « curator », j’aime bien l’idée que les bibliothécaires « prennent soin » de leurs usagers (de leurs besoins, etc.), de leurs documents, ET de leurs données.

Concrètement, le risque le plus important est à mon sens le j’m-en-foutisme rampant. A quoi bon prendre soin de nos données, puisque quelqu’un d’autre s’en chargera bien pour nous ? Je ne compte plus les notices du SUDOC comportant des erreurs plus ou moins importantes, alors qu’une dizaine de BU s’y sont localisées. Comme le lit liberlibri, ce qu’on fait dans le sudoc, c’est plus de la confiture industrielle que de l’épépinage de groseilles…

Donc, on commet des erreurs, ou on ne relève pas les erreurs existantes, ce qui témoigne d’un problème, soit dans la formation des catalogueurs de base, soit dans le contrôle de la qualité des données produites. A moins qu’il ne s’agisse d’un choix assumé par les cadres de nos BU (quelle idée perverse de ma part ;-)) : cataloguer le plus vite possible, faire faire le travail par des vacataires ou des moniteurs, et peu importe les erreurs, elles ne sont pas bien graves et de toute façon quelqu’un les corrigera derrière nous…
Fort heureusement, les bonnes notices sont les plus nombreuses, surtout pour les documents les plus récents, et la plupart des collègues font bien leur travail.
La plupart, la majorité, mais pas tous… Le fait de travailler en réseau, sans connaître ses « collègues virtuels » induit donc un biais psychologique. On ne peut jamais avoir confiance à 100% dans le travail des autres. Le fait de ne pouvoir totalement exclure la présence d’erreurs importantes dans une notice (par exemple, dans le cas de notices importées de la BNF et corrigées trop rapidement, deux espaces au lieu d’un en début de ligne peuvent gravement perturber l’import de certaines notices dans les SIGB locaux) va inciter les catalogueurs scrupuleux à redoubler de prudence : au lieu de s’exemplariser en 2 minutes, ils en prendront 4 ou 5, pour s’assurer que le travail avait été bien fait. Et je ne parle que des cas les plus simples (et des jours ou le logiciel ne met pas 3 minutes pour se connecter aux serveurs de l’ABES…).
L’existence de « passagers clandestins » est inévitable dans un réseau virtuel aussi étendu (combien de catalogueurs en BU? je l’ignore. Quelqu’un a le chiffre?) et distendu (au quotidien, le travail n’impose aucun contact directs entre les catalogueurs) que le SUDOC. De plus, dans le contexte de la LRU, le sentiment d’appartenance à une collectivité universitaire unifiée risque d’être de plus en plus ténu.
Mais il y aurait peut-être des moyens de limiter ces comportements, par exemple en renforçant le sentiment d’identité collectif des catalogueurs du réseau. C’est en partie le rôle de SUCAT, la liste d’échange des catalogueurs, malheureusement sous-utilisée.

Au delà des erreurs manifestes, ajoutées ou non corrigées, ce qui m’embête le plus c’est que tout le monde en fait le minimum, sans profiter de toutes les fonctionnalités de nos outils. Comme les BU ne veulent pas  travailler pas « pour le sudoc » mais pour leur établissement, elles adoptent certaines pratiques de travail dont l’effet global est négatif sur la qualité du catalogue commun, et donc – retour de bâton – sur le catalogue local de chaque établissement.
Un exemple concret : dans le sudoc, il est en théorie possible de saisir des résumés ou des tables des matières pour enrichir les notices. Or ces enrichissements sont en fait très rares, alors qu’ils apporteraient indubitablement un plus à nos lecteurs.
Pourquoi? Parce que recopier une table des matières (ou la copier/coller depuis un site web où elle serait présente) doublerait ou triplerait le temps de traitement de nos notices, et que nos BU ne peuvent pas se le permettre.
Mais si ce n’est pas possible pour tous les documents, ne serait-il pas pertinent de décider que certains ouvrages (colloques, mélanges, ou ouvrages auxquels ont participé des chercheurs de nos BU) méritent 10 minutes d’attention de plus que la 156e édition du code civil ?
Et puis ce n’est pas avec l’argument plus ou moins implicite « nous n’avons pas assez de moyens donc faisons-en le moins possible » que nous arriverons à faire valoir notre utilité auprès de nos tutelles! Expliquons plutôt tout ce qu’on pourrait faire avec plus de moyens techniques, humains et financiers, y compris en terme de « catalogage » (qui n’est certes pas un sujet très sexy, mais qui ne tente rien n’a rien!).

Autre problème : Les informations récupérées dans Electre ou le catalogue de BnF, ou créées dans le SUDOC, sont en-soi globalement satisfaisantes, mais elles ne sont pas forcément adaptées à notre collection ou aux besoins de nos usagers.
Je ne pense pas ici à la description bibliographique en elle-même (auteur, titre, éditeur, date), qui gagne certainement à cette externalisation, mais à l’indexation, qui peut être trop fine, ou inadaptée. Il en va de même des résumés d’Electre, qui ne sont pas toujours très pertinents pour nos besoins.
Par exemple, ni le SUDOC ni le catalogue de la BNF, ni la plupart des catalogues de BM n’indexent les fictions, sauf exception. Autrement dit, il est quasiment impossible, à partir du catalogue seul, de renseigner un lecteur cherchant un roman sur un vampire, écrit par un auteur anglais au XIXe siècle…
Actuellement, c’est là que la « médiation humaine » se révèle indispensable. Car bien entendu, le bibliothécaire un tant soit peu cultivé, ou qui « aime les livres » 😉 va immédiatement penser à Dracula de Stoker et orienter le lecteur vers ce titre. Le bibliothécaire un peu plus hésitant, ou plus consciencieux, fera discrètement quelques recherches sur internet, et proposera au lecteur ébahi des titres plus rares, tels que Carmilla de Le Fanu (qui était Irlandais, mais passons sur ce détail).

Avons nous-peur d’être dépossédés de cette faculté de « conseil », ou plutôt de médiation contrainte ? Si le catalogue permettait directement d’avoir des réponses pertinentes en tapant « roman vampire auteur anglais 19e siècle », que se passerait-il ? D’autres titres, auxquels n’auraient pas songé le bibliothécaire seraient directement proposés au lecteur, que nous aurions – hélas – perdu l’occasion de « renseigner » en allant piocher des infos sur wikipédia… Mais cela nous aurait permis en contrepartie de réaliser très facilement des actions de médiation autour des vampires dans la littérature, ou au cinéma.
Mais me demanderez-vous d’un air dégoûté, « roman vampire auteur anglais 19e siècle », est-ce encore du catalogage ? On dirait – beurk – une recherche à la Google. Et bien détrompez-vous. Car, d’une part, c’est ainsi que tout le monde cherche aujourd’hui, dans un catalogue comme dans un moteur de recherche, et il serait temps que nos outils s’adaptent à cette réalité, sous peine de frustrer nos lecteurs, et d’autres part c’est bien en décrivant, en analysant, en indexant, en établissement des renvois, que l’on pourra rendre possible ce genre de recherche. On pourra également utiliser des formes d’indexations plus souples, ou plus collectives (tags laissés par les lecteurs, ou bien récupérés de librarything par exemple), mais à condition de retravailler ces données, de les recouper, d’établir des liens entre elles.
Bref, le travail d’un catalogueur, cela pourrait, cela devrait être cela en 2011 : récupérer des données basiques sur le site de la BNF ou d’Electre, mais pour mieux les enrichir de données adaptées aux besoins de sa bibliothèque, et de ses lecteurs.

En BU, l’indexation des fictions serait également précieuse, mais d’autres services pourraient être fort prisés de nos lecteurs : une traduction automatique des sujets en anglais et dans quelques grandes langues, ou une indexation plus facilement utilisable que Rameau (j’y reviendrais dans un autre billet).

Enfin, en BU comme en BM, le catalogue doit s’adapter aux besoins différenciés des lecteurs, par exemple en permettant de cibler facilement certains publics : les enfants, les aveugles, les étudiants de 1re année de licence de psychologie, les chercheurs en droit, etc.

Pourquoi ça n’avance pas, ou pas assez vite ?

Je serai ici partial et partiel, parce que c’est mon droit, qu’il est minuit, et que mes idées commencent à s’embrouiller…

Première raison, celle qui vient immédiatement à l’esprit : nos outils sont inadaptés. Oui, ils sont souvent verrouillés, obsolètes, peu ergonomiques, conçus avant tout pour le back-office et non pour offrir des services de qualité aux lecteurs. Mais n’est-ce pas un peu facile de critiquer nos fournisseurs de SIGB ? Avons nous vraiment fait pression sur eux en leur imposant – collectivement au besoin – de faire évoluer leurs produits pour qu’ils répondent à nos besoins ? Et comme je l’évoquais plus haut, avant de nous plaindre, il faudrait déjà que nous utilisions au maximum les potentialités de ces outils. Rédigeons des résumés, recopions des tables des matières, ajoutons de l’indexation libre, etc.  Et comment se fait-il que toutes les zones des notices créées dans le SUDOC ne soient pas interrogeables, au moins dans notre outil professionnel (WinIBW). A quoi bon remplir des zones codées sur le type de document ou le public destinataire si ces informations ne sont pas utilisables ?

Deuxième raison : si depuis longtemps le bibliothécaire n’est plus une personne qui aime les livres, si on ne peut se contenter de le définir –  je l’ai entendu – comme une personne qui aime les lecteurs (ce n’est pas assez spécifique, et puis on ne demande pas une  assistante sociale d’aimer les gens, mais de les aider, on ne demande pas à un clown d’aimer les enfants, mais de les faire rire…), le bibliothécaire s’est depuis longtemps défini comme celui qui aime, qui respecte, qui applique avec révérence, qui ne trouve son salut qu’en consultant cérémonieusement… la NORME.

Et là, évidemment, je ressens comme un malaise. Car j’ai tout à fait conscience qu’appliquer des normes et des standards (au sens le plus large : normes AFNOR, standards d’échanges informatiques, etc.) dans notre travail est indispensable. On voit assez aujourd’hui les dégâts provoqués par le manque d’interopérabilité dans le domaine des livres numériques pour imaginer la catastrophe que seraient des catalogues de bibliothèques bâtis sur des formats informatiques incompatibles, et des documents décrits selon des règles variables d’un établissement à un autre. La grande force des bibliothèques, en France et dans le monde, est de pouvoir, plus ou moins facilement, travailler en réseau.

Pourtant, combien de fois n’ai-je pas eu envie de la déchirer cette fichue norme AFNOR Z 44-050, à peine toilettée en 2005 ! Et ce guide Unimarc, avec des pages entières pour décrire des zones codées qui ne servent à rien  ! J’en reparlerai dans un autre billet, mais disons en gros qu’il  est parfois rageant d’appliquer en 2011 des règles de description des documents issues de principes formulés au début des  années 1960, à l’époque des fiches cartonnées, et de stocker les informations dans des formats MARC développés à la même époque.

C’est en partie à cause de ces règles et ces formats peu adaptés au monde numérique qui est le nôtre que nous donnons l’impression de nous écharper pour des futilités : faut-il transformer le « / » en « -« , dois-je placer mon $b après mon $i, etc. En effet, parfois cela vaut bien l’épépinage de groseilles à la plume d’oie (d’ailleurs, on a longtemps catalogué à la plume d’oie…).

Depuis 1998, un nouveau modèle théorique, dit FRBR, promet de révolutionner notre travail, mais il a fallu attendre plus de dix ans pour que les règles de catalogage américaines soient réécrites (un énorme travail, certes) pour en tenir compte. Ce modèle sera très certainement adopté en France, mais quand, et sous quelles modalités? Là encore, je comprends qu’une norme ne se change pas en un clin d’oeil. Le processus est collégial et international. Mais imagine-t-on une société privée qui serait en train en 2011 de se préparer à aborder pleinement le monde numérique (oserais-je parler d’économie  numérique ? ;-)) ? Elle aurait coulé depuis longtemps…

Pour conclure, j’espère que nous n’aurons pas raté le coche et que nous saurons rattraper notre retard, mais quand je constate l’indifférence voire la résistance à l’innovation qui a été la notre pendant des années, je ne peux m’empêcher d’éprouver une certaine inquiétude.

21 comments to Le catalogage : plus d’utilité, moins de futilité ?

  • Comme sur LiberLibri, je mentionne le post de ce jour sur Cataloging Futures : Maybe we won’t be cataloging at all?
    http://www.catalogingfutures.com/catalogingfutures/2011/02/maybe-we-wont-be-cataloging-at-all.html

    Je ne suis pas catalogueur, ni même bibliothécaire (ni même de la filière bibliothèque d’ailleurs); j’admire la qualité des professionnels m’entourant, leur expertise, leur savoir-faire, leur abnégation (curieux : ça fait 2 fois que j’utilise ce terme en moins de 24 heures; signe de temps ?)…mais, la question soulevée par Christine Schwart au regard de la puissance algorithmique, je me la pose depuis que je suis en bibliothèque (vers 2003).

  • Pour revenir sur les ressources électroniques, il est évident que, côté procédure et ergonomie, le SUDOC est loin de ce que peuvent proposer les solutions commerciales pour un signalement rapide. Cela dit, les deux outils n’ont pas tout à fait la même finalité. Une liste A-Z locale, qu’elle soit ou non reversée dans un SIGB, vise à faciliter l’accès. Le SUDOC en revanche se veut être notamment un réservoir bibliographique qui permettra d’obtenir de belles données que les établissements pourront récupérer. Or on peut affirmer que, globalement, la qualité des données présentes dans le SUDOC concernant les ressources électroniques est mauvaise, en tout cas très inégale.
    L’idée reste néanmoins qu’il faut essayer de faciliter le travail des établissements, notamment en important des catalogues d’éditeurs/de diffuseurs, notamment pour les ebooks. On a dans ce cas un véritable poids pour exiger des données d’une qualité acceptable – les éditeurs/diffuseurs jouent aussi leur visibilité par ce moyen. Pour les revues électroniques l’import du registre ISSN existe déjà mais avec des données d’une qualité très médiocre. Cela dit, il me semble indispensable que le SUDOC s’appuie à terme sur une base de connaissance.

    • vingtseptpointsept

      Merci pour ces infos. J’ai trouvé quelques précisions dans l’intervention de R. Bérard au Gfii le mois dernier : http://www.gfii.asso.fr/en/document/midis-du-gfii-4e-invite-raymond-berard-directeur-de-l-abes
      « L’Abes est confrontée à la difficulté de signaler les ressources électroniques, avec un niveau de granularité suffisant. L’Abes a commencé à charger des notices d’e-books (Springer) et engagé des partenariats avec Persée, Revues.org.. Ces notices sont difficiles à charger ; l’ABES n’a pas encore trouvé de solution satisfaisante à l’automatisation du signalement et de la mise à jour des bouquets de revues.

      Une piste explorée est le recours à une base de connaissance dans le cadre d’un ERMS : lancement d’un appel d’offre et d’un pilote (également pour gérer les groupements de commandes ). Proquest a été retenu. La partie interconnexion Sudoc/ERMS fera partie d’une deuxième phase. »

  • FaBmNrD

    Assez d’accord sur l’ensemble du billet.
    Je rajoute deux-trois détails.
    Un problème important est celui de la formation initiale. Quand on apprend à cataloguer aux petits étudiants et donc, potentiellement, aux futurs acquéreurs, on oublie de leur dire que ça c’est la grande et belle théorie et qu’elle ne sera jamais appliqué en tant que telle (ou alors sur un poste de catalogueur pour une énorme structure, genre BnF, SUDOC, Worldcat, etc.).
    Pour les postes au quotidien, et tu le dis bien, ce qui compte c’est d’adapter le catalogage et notamment l’indexation au public et aux demandes. Et ça, les formations oublient d’en parler et de travailler sur la question.
    Je voulais aussi dire qu’il y a, et je pense de plus en plus, de BM qui travaillent sur l’indexation de la fiction. Comme exemple en tête, je dirais déjà <a href=" » title= »Médiathèque de Bouchemaine »>.

    ps : juste un point de détail : la mise en page du billet n’incite pas à s’attarder sur sa lecture … ^^

  • symac

    J’avoue n’avoir lu qu’en diagonal le billet, les questions de catalogage ne me passionnant pas au plus haut point, mais sur la question de l’indexation de la fiction je reste sceptique (en espérant que ma lecture partielle ne m’a pas fait me méprendre sur ton propos).

    Y a-t-il vraiment un usage autre que celui de se faire plaisir (du point de vue bib) ? Ca arrive souvent des lecteurs qui posent ce genre de question (roman de vampire écrit par un anglais …). Et surtout est-ce que ça arrive assez souvent pour que ça vaille le coup d’investir dans la charge de travail que cela représente.

    Et enfin dernière remarque, c’est bien beau d’indexer, mais encore faut-il avoir derrière les outils qui permettent d’exploiter finement cette indexation. Et quand on voit l’exploitation qui est faite de l’indexation RAMEAU dans nos outils de bib on est en droit de douter du retour sur investissement …

    • vingtseptpointsept

      @symac
      Pour l’indexation de la fiction, ça concernerait peut-être plus les lecteurs de BM. Mais cela pourrait être aussi utile à des chercheurs non?
      Sinon, tout à fait d’accord sur Rameau. Je ferais un petit billet ce week-end pour illustrer la difficulté à l’utiliser, à partir d’un cas vécu.

      • @symac et @vingtseptpointsept : je suis en BU et nous indexons la fiction. Si on ne le fait pas comment avoir une idée de la proportion représentée par le théâtre du 17e siècle par exemple ? Ça sert aux lecteurs mais nous en avons besoin nous aussi.
        En BM, ça me paraît indispensable. Enormément de gens ne lisent qu’un genre (terroir, policier, fantasy, etc.) et viennent demander ce qu’on a dans ce genre. Quand tous les romans sont classés par ordre alphabétique, l’indexation est précieuse.

        • vingtseptpointsept

          Quand je bossais en IUFM (avant intégration sudoc), on indexait en Motbis les fictions (sur des thèmes passionnants : doudous, lapins, loups 😉 )
          Question bête : vous utilisez quelle zone? Vous le faites en local, ou dans le sudoc?
          Je crois qu’une zone 608 (?) avait été expérimentée il y a plusieurs années dans le sudoc, mais je n’ai pas l’impression que ce type d’indexation ait été généralisée.
          Tu peux me faire un lien vers votre opac pour que je teste un peu?

          • Emilie

            les IUFM récemment intégrés à notre SCD utilisent la L606 pour indexer en motbis. Nous l’avons préférée à la 610 pour des raisons techniques (mais là, euh, je ne sais plus lesquelles).
            eg PPN 146012054
            L606 ##‎$aEducation spécialisée : histoire.‎$2motbis
            Ca retombe dans notre SIGB au même niveau qu’un Rameau.
            Dans le cas de ce terme en particulier, Rameau a retenu la forme « Education spéciale » et rejeté la forme « éducation spécialisée ». Or notre SIGB ne gère pas les renvois dans les notices d’autorité, autrement dit un lecteur cherchant par sujet « éducation spécialisée » ne trouverait rien dans notre Opac.
            En ce qui concerne le champs 608 pour indexer la fiction, des échanges ont eu lieu sur les diverses listes assez récemment, j’en ai retenu que la pratique n’était certes pas courante faute d’être connue et reconnue, mais tout à fait acceptée.
            Le problème se posait lorsque je travaillais aux langues O. Nous n’avions pas de SIGB et avions besoin d’indexer la littérature car nous avions effectivement des chercheurs qui souhaitaient trouver tous les romans birmans du 20e siècle, par exemple. Nous indexions alors en 606 avec « Roman birman — 20e siècle » et devions pester régulièrement contre les catalogueurs qui retiraient cette indexation par la suite. Mais à l’époque, nous ne connaissions pas la 608!

  • Bonjour.
    Juste une petite question : vous ne parlez pas ou peu des ressources électroniques (bouquets de revues et bases de données qui, pour ces dernières, permettent « la rencontre entre le public et les ressources »). Pour le coup, dans ce cas, nous laissons bien le travail à nos fournisseurs (et j’allais dire, heureusement…). Quelle est votre position là-dessus ?

    • vingtseptpointsept

      @Daniel Bourrion:
      Je ne m’occupe pas du tout des ressources électroniques au quotidien, donc je ne voudrais pas dire de bêtises…

      Cela dit, chez nous, on a choisi de cataloguer dans le SUDOC les périos électros, qui sont reversés dans notre SIGB.
      Exemple : l’année psychologique, version numérique.
      Les livres électroniques (numilog – beurk – ) sont aussi dans l’opac.
      Exemple avec un titre de la Découverte, diffusé par numilog.

      Bien sûr, on retrouve aussi ces ressources par d’autres moyens (portail de la BU, onglet « ressources électroniques »)

      Je ne sais pas quelles ont été les motivations profondes de ce choix, et si on le referait aujourd’hui… Cela a des avantages (plus de visbiilité, un seul outil pour toutes les ressources), mais aussi pas mal d’inconvénients (pas moyen d’avoir la liste de tous les périodiques électroniques correspondant à une discipline, etc.)

      • Vous cataloguez vos périos à la main ??? waouhhhh… ça fait de la masse, non ?…
        Ici, nous nous « contentons » de verser dans le SIGB les notices issues de la KB de notre résolveur de liens, SFX.
        Ce qui donne ceci sur l’Année Psychologique : moi, ça me suffit et ça prend beaucoup moins de temps… 😉

        • vingtseptpointsept

          @DB :
          On est pauvres, nous… On n’a pas ce genre d’outil.
          Cela dit, petit extrait d’un guide pour les formateurs à WINIBW disponible sur le « Guide Méthodologique » du SUDOC :
          http://carmin.sudoc.abes.fr/cgi-bin/access/guide/doc/Formateur_relais/Fiches_formateur_complet_2010_2011.pdf

          « Bien souvent, une base spécifique, indépendante du catalogue, gère ces accès (A TO Z, e-journals). Cependant, il est très important de cataloguer ces publications dans Sudoc (complétude de la base des périodiques).
          Rappel de la procédure : si la notice n’est pas dans le Sudoc, ni dans le registre ISSN, le catalogueur doit donc créer une nouvelle notice et faire suivre, si besoin, la demande de numérotation au responsable CR.
          NOUVEAU !!! les procédures de demande de numérotation sont simplifiées pour les ISSN des périodiques électroniques. Il suffit d’envoyer la notice nouvellement créée, l’URL (ou URI) de la ressource (indispensable) et si elle existe et qu’il s’agit d’une publication similaire, la notice du support papier . »

          Un peu plus haut dans le même document, j’apprends que Springer a versé dans le sudoc les notices de son bouquet d’e-book. ça, c’est une bonne idée. Je n’étais pas au courant.

          • Pas vraiment un problème d’argent (votre SCD et le nôtre, sensiblement même structure, donc budgets sans doute similaires). C’est un problème politique et de choix stratégiques (sachant qu’un résolveur est à mon avis aussi important, voire plus, qu’un SIGB – et qu’on passe trop de temps à se réinformatiser et pas assez à acheter des résolveurs de liens qui pour le coup ont une énorme valeur ajoutée pour l’usager).

            Pour Springer, dommage que ce ne soit que les ebooks

          • vingtseptpointsept

            J’étais au Journées Abes il y a 2 ans, et je me souviens qu’on avait abordé la question du catalogage automatique des bouquets de périos électro, mais je ne m’y suis pas intéressé depuis. Pas l’impression qu’on ait beaucoup avancé…

          • Bon ben en attendant Godot, on va continuer à faire comme on fait parce qu’au moins c’est déjà fait 🙂

  • vingtseptpointsept

    Zut, j’ai oublié de mettre à jour l’url du billet quand j’ai changé laissé tomber le titre « quelques-pistes ». J’aurais du attendre ce matin pour le poster…

  • […] très sûrs que nous répondons aux besoins des utilisateurs. Il va donc falloir oublier un temps l’idée de belles collections bien complètes pour s’occuper de renouer les liens (je vais me faire des ennemis, je […]

  • […] pour corriger une lacune en ajoutant des titres à son panier de commande. Or, comme le soulignait récemment Vingt-sept point sept, s’il existe une zone aveugle, un angle mort du catalogage, c’est bien l’indexation de la […]

  • […] Ce billet était mentionné sur Twitter par Sabine VERGNOL et libnetulg, ch. ch a dit: le catalogage : plus d’utilité, moins de futilité ? http://bit.ly/eQRmtb by @27point7 via @pintini […]

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